R. Stark: Planque à Luna park (1972)
Parker sauta au bas de la Ford, un pistolet dans le main, le paquet d'explosif dans l'autre. Grofield était déjà descendu et courait lui aussi. Laufmann, tassé derrière le volant titillait du pied l'accélérateur.On devine aussitôt de quel sort de récit il s'agira.
La voiture blindé gisait sur le flanc contre le talus de neigne, ses roues continuait à tourner (...)
Balzac: Le lys de la vallée (1834)
A Madame la Comtesse Natalie de ManervilleLa fin, par une lettre de Natalie au héros qui a décrit au cours du roman son premier amour, fait écho, triste à ce début.
"Je cède à ton désir. Le privilège de la femme que nous aimons le plus qu'elle ne nous aime est de nous faire oublier à tout propos les règles de bon sens. Pour ne pas voir un pli se former sur vos fronts, pour dissiper la boudeuse expression de vos lèvres que le moindre refus attriste, nous franchissons miraculeusement les distances, nous donnons notre sang, nous dépensons l'avenir. Aujourd'hui, tu veux mon passé, la voici.
Jean-Jaques Rousseau: Les confessions (1714 -1728, premier livre)
Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple et dont l'exécution n'aura point d'imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute le vérité de la nature; et cette homme sera moi.Danielle Steel, Coups de coeur (1992)
Moi seul. Je sens mon coeur et je connais les hommes. Je ne suis fait comme aucun de ceux que j'ai vus, j'ose croire n'être fait comme aucun de ce qui existent. Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre.
Le crépitement de l'antique machine à écrire brisait le silence de la pièce. Un nuage de fumée flottait au-dessus Bill Thigpen dont les doigts couraient sur les touches. Sur la table de travail, tasses de café et cendriers débordant de mégots vibraient dangereusement au rythme des mots qui s'alignaient. Ses lunettes solidement calées sur le haut de son crâne, ses yeux bleus rivés sur le papier, Bill écrivait. Vite. De plus en plus vite.Vous voyez? Vous entendez? vous sentez même l'odeur des mégots rancis... n'est pas? et bientôt, pas encore, à la fin d'une longue paragraphe décrivant l'atmosphère et son activité, il prendra un repos et... rencontrera la héroine. Mais avant, nous aurons encore quelque paragraphes racontant de son passé. Nous allons connaitre aussi le héros de dedans.
R. Munch, La princesse dans un sac
Elisabeth était une magnifique princesse. Elle vivait dans un château et elle portait des robes de princesse qui coïtaient très très cher. Elle allait épouser un prince qui s'appelait Alphonse.Trouvez d'autres début. Mais je crois que vous comprendrez, avec ces exemples si diverses, comment les quelques phrases de début, peuvent avoir la promesse de ce qui suivra, indiquer au lecteur à quoi s'attendre pour la suite. Très vite, le mettre dans l'atmosphère du récit.
Mais un jour, malheur! un dragon passe et détruit son château, brule tous ses vêtements de son souffle puissant et enlève le prince Alphonse.